paru le Jeudi 9 Février 2017
Suite à l’interview de Sandrine Meyfret, formatrice certifiée Springboard®, dirigeante Alomey, sociologue-consultante, conférencière
paru le Jeudi 9 Février 2017
Suite à l’interview de Sandrine Meyfret, formatrice certifiée Springboard®, dirigeante Alomey, sociologue-consultante, conférencière
Avec une participation croissante des femmes au marché du travail, les familles à deux actifs sont maintenant un modèle dominant. Mais l’augmentation des couples dits « à double carrière » représente un phénomène nouveau du fait de l’évolution récente de la proportion des femmes attachées à poursuivre une carrière de la même manière qu’un homme. Au travers des trajectoires de couples qui ont été interviewés par Sandrine Meyfret, il s’agit d’observer :
Par rapport au modèle « historique » dans notre société occidentale ‘le père pourvoyeur principal de ressources et la mère sans emploi ou avec un emploi secondaire’, les couples à double carrière sont des novateurs et des initiateurs de nouveaux comportements. C’est l’invention d’un nouveau modèle sociétal. La construction de celui-ci ne se situe pas uniquement dans l’interaction du couple mais dans des interactions multiples : enfants, famille élargie, hiérarchie professionnelle, Etat.
Quelles en sont les conséquences pour les organisations d’aujourd’hui et pour ceux et celles qui gèrent les richesses humaines dans l’entreprise ? Sandrine a fait ressortir les points majeurs suivants :
Sandrine Meyfret a mis en évidence les facteurs clés de succès de ces couples qui ont choisi et ont réussi à mener en même temps carrière et vie familiale, ouvrant la voie aux générations Y, qui eux, franchissent la marche suivante, attendant de mener une vie professionnelle et une vie privée en n’en sacrifiant pas une pour l’autre. Les femmes ont, dès l’origine de ces couples, affirmé leur rôle professionnel. L’homme a aussi contribué à ce que le modèle existe : il y trouve fierté affective et accomplissement professionnel. Même si les actes ne sont pas toujours au rendez-vous notamment dans un partage égalitaire des tâches du foyer, on peut dire qu’il est entré en conscience. Il vit la contradiction entre les modèles antérieurs de son positionnement (professionnels ou familiaux), modèles fortement marqués par la domination masculine, et de nouvelles formes de pensées où se mêlent la reconnaissance intellectuelle de la femme apprise lors de son parcours scolaire (mixité des écoles dans les année 70) et l’envie de partager à égalité avec elles de nouvelles expériences de vie (y compris dans de nouveaux rôles parentaux).
Sandrine a également attiré notre attention sur quelques pistes de réflexion pour les RH :
Vu que la valeur ajoutée des femmes dans les entreprises a été reconnue dans le champ de l’économie, qu’elles ont le souhait de s’investir professionnellement et que les arbitrages familiaux sont de puissants facteurs de discrimination, les couples à double carrière sont des ouvreurs de voie. Les ‘tâtonnements’ de vie des couples à double carrière nous invitent à divers sujets de réflexion majeurs : la place du temps dans la construction des nouveaux modèles sociaux, la reconfiguration des différents espaces entre le public et le privé et en quoi les politiques sociales sont concernées (à quel moment sont-elles initiatrices ou suiveuses). Mais surtout, comment nous, acteurs RH, prenons conscience des profonds changements à l’œuvre et comment nous pouvons être des acteurs positifs au bénéfice de nos collaborateurs et de la performance de nos organisations.